jeudi 10 juillet 2014

Ou sinon...

Depuis Lundi, PetiteFleur va au "périscolaire". Elle a voulu que je l'y inscrive. Je n'étais pas convaincue mais j'ai écouté sa demande. Elle a également voulu que je l'inscrive à la cantine, ce que je lui avais refusé toute l'année parce qu'après m'être renseigné, les accompagnantes demandent aux enfants de goûter...
Je ne connais que trop tout ce que ça induit... Bref, ce midi elle devait y manger, mais surtout elle en avait très envie.

Ce matin, après une nuit un peu fiévreuse, elle a tout de même souhaité y aller. Elle n'avait bien sur plus de fièvre. Je suis tout de même repassé à 10h30 pour savoir comment elle allait. Tout semblait bien se passer. Et puis vers 14H30, j'ai passé un coup de téléphone pour prendre de ses nouvelles. Pas de réponse. J'ai donc laissé un message sur le répondeur. Une dizaine de minutes plus tard, "l'animatrice" me rappelle en me disant que PetiteFleur a très mal à la tête, et qu'elle est très fatiguée.
Comme tu peux l'imaginer, j'ai sauté dans ma voiture pour aller la chercher.
J'ai retrouvé une petite fille, fatiguée, épuisée, mais surtout en larme, se jetant dans mes bras, se cachant dans mon cou. A ce moment là, je sens qu'il n'y a pas que la fièvre, pas que le mal de tête.
Elle me dit à l'oreille en chuchotant que c'était une dure après-midi. Je lui demande pourquoi.
Elle m'explique vaguement en pleurant et toujours en me chuchotant à l'oreille une histoire de gruyère sur sa pizza. (Petit raccord compréhension, PetiteFleur ne mange ni fromage, ni beurre, elle déteste ça. Ce sont les seuls aliments qu'elle n’aime pas. Elle regoute régulièrement et ça lui donne toujours des hauts-le-cœur) Elle me chuchote dans l'oreille, et moi je tente d'obtenir des information auprès de l'animatrice qui, je sens bien, se sent attaquée, alors que j'essaie juste de donner la parole à PetiteFleur, et surtout de comprendre.
L'animatrice augmente le volume de la conversation, tente de décrédibiliser les propos de PetiteFleur qui pleure tant et plus.
PetiteFleur tente d'exprimer sa déception parce qu'ils ne sont pas allé à la salle où les enfants mangent d'habitude et ce pour éviter la pluie. Quant à l'animatrice, elle tente de justifier ses actes en répétant à PetiteFleur que ce qu'ils ont fait c'était bien la cantine. Elle lui répète qu'elle lui ont demandé si elle avait aimé la tarte, qu'elle ne l'ont pas obligé. J'ai du mal  bien saisir ce qu'il s'est passé.
En tout cas, je prend de plein fouet ce que je ne supporte pas chez certain adultes. Cette façon de se servir des enfants pour se donner raison, bafouant totalement les sentiments des dits enfants.
Mais manque de chance pour cette animatrice. Je ne fais pas partie de ces adultes. Jamais je ne me servirai de ma fille ou d'un autre enfant, ou de leur capacité à faire taire leurs sentiments face à l'adulte, pour rassurer l'adulte en face de moi, ou pour justifier mes actes. Je ne suis pas de ces adultes qui tentent de décrédibiliser les propos des enfants pour se donner raison.

Je suis de celle qui au contraire va former un rempart, une protection, redonner à l'enfant son identité, celle qui a autant de valeur que celle de l'adulte.

Alors calmement, au milieu de tout ces mots que cette animatrice pouvait dire à PetiteFleur, j'ai dis : "Ne la disputez-pas pour ça, s'il vous plait". Ce sont les seuls mots qui sont venus au milieu de tout ce sentiment d'injustice que je pouvais ressentir pour ma fille. Et puis, je me suis tue, j'ai pris ses affaires et nous avons quitté la pièce.

Il aura fallu plusieurs heures après, plusieurs crises de larmes, plusieurs chagrins de toute autres origines exprimés, pour que je comprenne enfin ce qu'avait vécu PetiteFleur et qui lui faisait tant de peine.

Ce midi, pendant le repas, les accompagnantes lui ont demandé de gouter. Alors dans l'absolu, personnellement, je trouve ça plutôt bien, mais je sais très bien que ça s'accompagne toujours de quelque chose après, d'un "sinon", ou d'un "ou alors", un chantage alimentaire qui m'est insupportable. Je n'ai jamais forcé PetiteFleur à goûter quoi que ce soit, et pourtant elle le fait d'elle même, parce que ça fait partie des découvertes, d'un plaisir et non d'une obligation imposée par un adulte qui reproduit bêtement ce qu'il a vécu.. Et encore je ne parle pas du "fini ton assiette", ou "si tu ne fini pas ton plat, tu n'auras pas de dessert", "pas de pain en mangeant", "tu auras ton eau à la fin"...

Passons.

Ce midi, tu l'auras compris, PetiteFleur a vécue pour le première fois, le "ou sinon".
Plus précisément: "manges ta part de pizza ou sinon tu n'auras pas de pain". Elle s'est donc forcé à manger cette part de pizza, sans rien dire, pleine de fromage qu'elle déteste pour avoir un morceau de pain. Les accompagnantes n'ont rien vu, elles lui ont demandé si elle aimait, et PetiteFleur a acquiescé pour avoir le pain tant convoité. C'est toute sa peine d'avoir été forcé, d'avoir du se taire, de ne pas avoir compris ce chantage, qu'elle me criait depuis plusieurs heures.

Ces accompagnantes ont fait du chantage alimentaire à ma fille, comme je l'avais imaginé. Comme je le déteste, comme jamais je ne l'ai fait et comme jamais je ne le ferais. Et aujourd'hui, PetiteFleur me montre encore une fois que j'ai raison. (Et que j'aurais du m'écouter.)

Je serais toujours de son côté, jamais un adulte ne me ralliera à sa cause quand il s'agira d'étouffer la parole de ma fille, ses sentiments, ses émotions. Je suis celle sur qui elle compte, sur qui elle pourra toujours compter.

Je n'ai nul doute que le fait de ne pas créer d'enjeu autour du repas, avec du chantage, permette à notre fille de garder un équilibre alimentaire, un goût pour les aliments et une relation à la nourriture psychologiquement saine. Sans parler de notre relation à nous.

Chantage, punition, les violences plus qu’ordinaire faites quotidiennement aux enfants sous prétexte éducationnel, ne feront pas partis de notre mode vie... Chaque jours j'en suis de plus en plus convaincue.

Attention, en être convaincue ne veut pas dire qu'il soit simple de l'appliquer au quotidien. Je ne suis pas wondermaman, et moi aussi je rate, je crie, juste j'en ai conscience, et pas après pas, je prend le chemin de la bienveillance éducative, je prends le temps de présenter des excuses à PetiteFleur, de recommencer, de lui expliquer pourquoi j'ai eu telle ou telle réaction.

Et comme tous les enfants, pleine d'amour, de compassion, elle me pardonne, et nous repartons ensemble dans une relation basée sur le respect et l'écoute de l'autre.


mercredi 9 juillet 2014

Ma petite Zébrinette

Zèbrinette, oui, j'invente des mots, encore et toujours, c'est mon style!!
Un mot pour compléter l'identité de PetiteFleur. Parce depuis presque un an nous savons que nous avons un petit zèbre à la maison.

Alors je te vois déjà te demander de quoi je parle... A la limite de te dire que je suis zinzin d’avoir adopté un animal sauvage!!
Je te rassure il n'en est rien. On utilise le nom de ce magnifique "cheval à rayures" pour désigner les "enfants intellectuellement précoces". C'est plus sympa de dire qu'on a un zèbre à la maison plutôt qu'un EIP...

Enfin l'appelation ne change pas grand chose au quotidien de PetiteFleur. Elle est donc EIP.

Avant son entrée à l'école, nous ne nous sommes jamais posé la question. Elle progressait, avait un langage très fourni et très tôt. Mais on trouvait ça normal. Ce sont les autres qui trouvaient ça plutôt impressionnant pour son âge
.Nous avons tout de même, avant sa rentrée, tenté une visite chez une psy spécialisée.
Une rencontre sous le signe de l'incompréhension totale et du jugement de valeur sans nul doute.
Cette psy a jugé sans détour notre mode d'éducation, a jugé nos façons de faire laxistes plutôt que bienveillantes et nous a assené des vérités éducationnelles pleine de violence ordinaire. A la deuxième séance, lorsqu'elle nous a dit qu'elle voudrait voir Capucine seule, j'ai refusé et mis un terme à notre collaboration en lui donnant clairement mon point de vue au sujet de son travail. Petit détail qui ne trompe pas, elle n'a jamais appelé PetiteFleur par son prénom, mais toujours "nénette" en s'adressant à elle et "la gamine" en nous parlant à nous. Elle a démontré au travers de ces mots la façon dont elle prenait en compte l'enfant en tant qu'individu et par la même notre fille. Je suis partie avant de me fâcher.
Mon PoiluChéri n'était pas convaincu que j'ai raison de ne pas vouloir continuer avec elle à ce moment là. Mais il changerait vite d'avis quand il rencontrerait LA psy qui a identifié PetiteFleur comme EIP. (Enfin j'en parlerai plus bas!) Sur le moment ça a même créé une dispute entre nous. Elle avait réussi à faire vaciller les convictions que j'avais réussi à faire rentrer dans notre famille. Mon PoiluChéri lui donnait presque raison. Nous avons finalement décidé d'attendre de voir si PetiteFleur avait des problèmes à l'école.

Il y eu donc l'entrée à l'école. Elle s'est très vite retrouvée en difficulté. Elle ne trouvait pas sa place et nous avons fini par comprendre qu'elle s'ennuyait et donc faisait clairement n'importe quoi en classe. Elle n'était pas suffisamment nourrie d'apprentissages. Les nuits devenaient chaotiques, elle était énormément punie en classe et une lutte de pouvoir semblait s'engager entre elle et les adultes. Il devenait indispensable de faire quelque chose pour son bien être.

J'ai donc pris rendez-vous avec une autre psychologue spécialisée dans la précocité.

Et là, à l'instant même où elle a ouvert la porte, nous avons su que PetiteFleur serait bien accompagnée.  De suite, elle s'est adressée à elle, en se mettant à sa hauteur, la considérant en tant que sujet. Là, mon PoiluChéri n'a plus du tout douté de nos conceptions éducatives!
A aucun moment elle n'a remis en question nos façons de faire, notre accompagnement. Elle nous a même soutenue. Elle a également posé des questions à PetiteFleur et pris rendez-vous avec elle pour un test pour la précocité.

PetiteFleur a donc fait le test. Ne me demandez pas en quoi il consistait c'est un secret entre elle et Madame R. Elle est d'ailleurs très fière de ça!

Les résultats ne se sont pas fait attendre longtemps. PetiteFleur est EIP. Sans nul doute. Du haut de ses trois ans et demi, elle pourrait aller en CP. Oui, en CP. Je sais ça fait flipper. En tout cas, moi ça m'a fait ultra peur.

Avec la psy, l'école et PetiteFleur, nous avons fait le choix qu'elle saute pour le moment une classe. Et donc en Janvier, elle est allé chez les moyens. Par chance c'était une classe double, elle a gardé ses copains et sa maitresse.
Très vite, tout s'est amélioré. Son comportement a changé. Elle était beaucoup plus adaptée à l'école.

Alors tout n'est pas parfait. Elle a toujours les caractéristiques d'un petit zèbre, l'émotivité exacerbée par exemple, qui fait que parfois, ça déborde d'émotions et qu'elle a énormément besoin d'être réassurée. Elle a également beaucoup de mal à persévérer, et lorsqu'un travail ne la stimule pas suffisamment ou la met face à une difficulté elle abandonne très vite. Malheureusement elle est aussi en décalage avec les autres enfants et me rapporte souvent qu'ils ne veulent pas jouer avec elle ou lui font des réflexions pas très sympa. Elle est très touchée par les comportements des autres enfants envers elle.

Enfin, elle vit avec et nous, on fait tout ce qu'on peut pour la soutenir et l'accompagner dans sa différence. C'est parfois compliqué, parfois fatiguant, mais c'est aussi plein de bons moments! Elle part dans la vie avec l'avantage d'avoir des compétences élevées, mais tout un panel d'inconvénients lié à son avance psychologique.

Pour autant elle est la plus merveilleuse des petites filles! Normal c'est Ma mienne!!


vendredi 4 juillet 2014

La goutte d'eau

La goutte d'eau, tu sais celle qui fait tout déborder. Celle qui brise tout les remparts que tu avais construit pour te protéger.
Elle vient de goutter.
En plein dans ce vase bien trop plein. Trop plein de larmes retenues et contenues. Et je pleure, je pleure parce que je suis fatiguée, je pleure parce que je ne peux pas me retenir. Je pleure pour une erreur que j'ai faite. Un détail sans doute dans une vie normale, qui roule, mais pour moi c'est l'erreur de trop.

Comme prévu depuis plus d'un mois, je me suis rendu au rendez-vous chez l'étiothérapeute pour PetitFlocon. J'avais rendez-vous à 14h aujourd'hui.

J'en étais tellement persuadée.

Et puis dans la salle d'attente, j'ai vu arriver la thérapeute et me dire que nous avions rendez-vous hier. Pas moins, pas plus. Je lui demande vaguement si elle est sérieuse. Elle vérifie son agenda, oui, c'était bien hier, d'un ton plein de reproches. Complètement abrutie par l'annonce, je n'ai su répondre qu'un "et bien désolée" et elle a quitté la pièce. Quelques secondes se sont écoulées et j'ai quitté la salle d'attente pour rejoindre ma voiture et pleurer.

J'attendais tellement de ce rendez-vous, presque un mois d'attente pour moi, mais surtout pour PetitFlocon et c'est bien ça qui me fait si mal.

J'ai raté LE rendez-vous qui devait lui permettre de se sentir mieux. Je me sens encore plus lamentable qu'hier.

Je suis si fatiguée... Les nuits sont si courtes, les journées si longues. Les tirages de lait si laborieux et douloureux. J'ai mal... Dans moins d'une demie heure il faudra que je retire encore une fois mon lait alors que j'ai l'impression de l'avoir fait il y a cinq minutes tellement je sens encore la douleur de l'aspiration. Le simple frottement d'un tee shirt devient insupportablement douloureux.

Bref, ce rdv manqué c'est juste la goutte d'eau qui fait tout déborder et il fallait que je vienne ici le déposer.




jeudi 3 juillet 2014

Cadeau de fin d'année

PetiteFleur ira pour la dernière fois de l'année à l'école demain. Elle aurait du offrir ses cadeaux à la maitresse et à l'ATSEM à ce moment là, mais elle était trop pressée. et je la comprend elle a super bien travaillé et a choisi de superbes cadeaux pour Elles.

D'abord elle leur a choisi un cadeau sur le site de "Madame Pop and kids". (Cet article n'est pas sponso.. Je suis juste ravie donc j'en parle ici) Elle a voulu prendre des miroirs en forme de cœur à personnaliser.
Elle a donc dessiné sa maitresse et son ATSEM avec une grande application.
Je les ai pris en photo et transférées aux graphistes de PoP and Kids.
Ils m'ont renvoyé plusieurs fois le dessin avec les modifications que j'avais demandé. c'est parfait! Et vraiment très rapide.
A réception c'est exactement ce que j'attendais!

Voici les dessins d'origine et le résultat :




Je ne sais pas ce que tu en penses mais perso, je suis vraiment contente du résultat! et PetiteFleur aussi!!!

Mais ce n'est pas tout avec ces cadeaux elle a aussi passé beaucoup de temps à créer deux cartes. Elle s'est vraiment appliquée.
Voici celle pour sa maitresse :





Et celle pour son ATSEM :









PetiteFleur leur a donc offert ce matin avec beaucoup d'entrain. Je crois que ça leur a plu!

Je te recommande donc Pop and kids pour personnaliser toute sorte d'objets, entre autres Miroirs, rideau de douche, porte clef, mug, tongs, pare soleil, avec les dessins de tes enfants!

L'espoir fou

L'abandon n'est pas loin.
J'ai tout essayé, et ce n'est pas juste le titre d'un livre de Filiozat.

PetitFocon a eu trois mois il y a quelques jours. Oui, déjà. Le temps a filé à vitesse grand V.
Depuis sa chir, il va de mieux en mieux, et sa cicatrice est de plus en plus jolie. Nous commençons les massages la semaine prochaine pour éviter qu'il y ai des adhérences et que sa lèvre ne se rétracte pas plus. Il est toujours très insécurisé et ne dort encore qu'emballé dans son lange.Je vois une étiothérapeute vendredi pour l'aider.

Plus haut je disais donc que j'ai tout essayé. Tout essayé pour le mettre au sein. Je pensais que la chirurgie nous offrirait un nouvel élan, de nouvelles possibilités. Mais non. C'est pire.

Après la chirurgie, j'ai du attendre presque une semaine pour pouvoir le remettre au sein.
Alors qu'avant son opération, il se mettait au sein, tentait de s'accrocher, depuis, il se jette en arrière, cri et refuse clairement de s'en approcher. Il recrache même le lait que j'envoie par la seringue.
La seule position qu'il accepte et qui pourrait nous permettre un allaitement au sein, c'est la BN.


Mais même cette position n'a rien de miraculeux.

Nous avons tellement tenté que je suis fatiguée.
Bout de sein de taille différentes,différentes positions, mais aussi avant le bib, au milieu d'un bib, après... Dans le bain, en demi sommeil. Cet allaitement invaliderait presque toutes mes connaissances et me ferait largement douter de mes compétences en la matière. Sans parler du fait que je me sens vraiment lamentable de ne pas parvenir à l'allaiter au sein. Et pire encore de devoir lui donner un bib de LA de temps en temps parce que ma lactation ne suit pas.
Oui, parce que ma lactation a du mal à suivre. Le premier mois tout allait très bien, des quantités qui me permettait même de faire des réserves! Et puis l'arrivée d'enoOOormes crevasses a tout bouleversé.
J'ai du reprendre à la main le tirage pour permettre la cicatrisation. Et après cicatrisation, je n'ai jamais plus réussi à reprendre le tire lait.  Un blocage psychologique certainement. Un rejet tout bêtement. Pas une goutte ne sort lorsque je l'utilise, même après 20 minutes, même après avoir lancé mon réflexe d’éjection manuellement. Rien, nada. Alors pendant presque deux mois j'ai continué à la main. Laborieux? Oui, je te le confirme!
Sans compter que doucement ma lactation en a pris un coup. Est arrivée la poussée de croissance des trois mois. Et là, quand j'ai vu que j'étais obligé d'ajouter plus qu'un bib par jour, j'ai ressorti le tire lait manuel. Avec douleur, mais au moins le lait coule. Crevasses au bout de deux jours. Mais j'ai su rectifier et ça va déjà bien mieux. Je me gave de fenugrec et de chardon béni ainsi que de tisanes. Ma lactation repart un peu, mais rien de fabuleux.

Je suis également allé voir une orthophoniste qui travaille sur les troubles de l'oralité. Et chaque maman qui voudrait allaiter un bébé avec une fente devrait en rencontrer une. J'ai le regret immense de ne pas l'avoir vu à mon accouchement. Elle m'a clairement dit qu'avec un accompagnement quotidien pendant au moins deux semaines lse chances de réussir l'allaitement au sein sont clairement multipliées. Elle est même persuadée que nous aurions réussi. Tu imagines ma déception. C'est pour ça que je mitige un peu son propos...
Elle m'a conseillé de mettre PetitFlocon au sein à chaque bib, mais j'avoue, je ne trouve plus le temps, plus l’énergie, et la déception est telle à chaque fois que mon moral en pâti trop. Alors je le fais toujours au moins une fois par jour, même si pour le moment ça ne fonctionne jamais.

J'ai comme l'espoir fou, oui complétement fou, qu'un jour, d'un coup, il s'accroche et tète. J'en rêve la nuit, je l'imagine, je le projette. Tout en sachant que ça n'arrivera jamais malheureusement. Son réflexe de succion a disparu. Mon cœur saigne d'écrire ces mots.Mais c'est la réalité. Malgré tout nos efforts et notre envie c'est notre réalité. Tout ça me fait énormément de peine, me culpabilise, et me fait me sentir nulle.

Je ne suis pas loin de l'abandon. Parfois, en colère, je me dis que je vais laisser tomber, que je me fatigue pour rien. Je suis en colère après moi, après la vie. Toujours cette sensation d'injustice que je n'arrive pas à effacer malgré, là encore, beaucoup d'efforts pour rejeter ce sentiment si négatif et empêchant. Mais l'esperance est là. Et une fois reposée, je reprend force et courage. A moi de regarder en avant, de choisir de voir les choses de manière positive.

L'espoir fou, c'est d'y croire, toujours, encore. C'est ce qui fait durer mon allaitement, c'est ce qui motive ce tirage de lait douloureux, chronophage, désagréable,et frustrant.

Non je ne lâcherai pas. PetitFlocon a besoin de mon lait. Et si je dois finalement me contenter de lui donner dans un machin en plastique alors je le ferais. Le voir grandir, aller bien, et surtout voir qu'il n'a pour le moment aucun soucis ORL est une victoire. Nul doute que mon lait y soit pour beaucoup.

Alors, le regard plongé dans le sien, dans ses grands yeux bleus, je puise la force, je puise tout l'amour qu'il me renvoi, qu'il m'offre chaque jour et je dépasse mes limites. Pour lui, pour nous, parce que je l'aime et que je l'aimerais toujours, chaque jour, plus fort, plus intensément.